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Credits
PERFORMING ARTISTS
Rohff
Vocals
COMPOSITION & LYRICS
Rohff
Songwriter
FRED LE MAGICIEN
Composer
PRODUCTION & ENGINEERING
Rohff
Producer
FRED LE MAGICIEN
Producer
Lyrics
Hein
Hein
J'suis né poussière et je repartirai poussière
Et le soleil se levera en même temps que la misère, frère
T'es parti, t'étais là devant moi à me parler de Yarabi
Tu venais de te mettre à faire ta ière-pri
Que Dieu te préserve des châtiments
Après la vie, c'est autrement
Et la rue perd ses monuments
Perd ses valeurs, perd ses principes
Perd son respect de la discipline dans l'illicite
Les peines s'alourdissent des assises aux cercueils
Un article en page faits divers, une hajja en deuil
Les femmes de la famille autour pour la soutenir
Du chagrin de son fils qu'elle a vu sortir
Pour plus jamais revenir
Parti trop tôt, sans dire au revoir à la famille, aux potos
Une lumiere éteinte dans le ghetto
En souvenir, que des photos
Encore plus triste en vidéo
Les quartiers désunis se réunissent
Pour saluer ta mémoire
Énumérer tes qualités, raconter tes histoires
Partagées avec toi
J'm'étais pas rendu compte à quel point j'tenais à toi
Et c'est toujours comme ça, ton visage et ta voix me hantent, frère
Ta personnalité me manque
On n'était pas du même milieu
T'étais plus vieux
C'est peut être pour ça qu'on s'appréciait mieux
T'étais prêt à tout pour moi
Au point de cartonner en bécane en venant bouger pour moi
En rap, t'écoutais que moi
J'ai pas vu ta mille-fa
Que Dieu les protège, j'suis dégoûté de moi
Que Dieu me pardonne
Soubhan Allah à quel point les épreuves peuvent affaiblir un homme
C'est tout ce que j'regrette
Mais sur le Coran de la Mecque
Que j'étais là sans y être
Mais c'est Dieu qui veut
Parler de toi me fait rougir les yeux
Toujours une doua pour ton âme, j'espère te revoir dans les cieux
T'étais un grand Monsieur, respecté même par la police, courageux
Beau gosse comme ton fils, malgré le train de vie, tu le ramenais faire du poney
Se refusait pas d'aller tout lui donner
Tu savais pas lire mais avec toi, on apprenait
Un mec fiable, juste un regard, on se comprenait
Toujours le sang froid, jamais froid aux yeux
Habile aux têtes à queue, aux roues arrière, même à deux
Du 9-4 au 9-2
J'm'en bats les couilles qu'il était dangereux
Marche avec toi à cause des embrouilles
On n'insulte pas un mort, qu'il soit bon ou mauvais
Dans mon camp ou dans le tien, qu'ils reposent en paix
Là où ils sont, ils pensent plus à la vie
Et s'ils pouvaient revenir, ce serait pour gagner leur place au Paradis
On s'entre-fume et c'est le système qui nous met à dos
J'rends hommage aux nomes-bo comme Arafat ou Nordo
Que Dieu les préserve du feu de l'Enfer
C'est pire que de sentir qu'on va mourir, qu'on peut rien faire
Quand j'sentais qu't'allais mal et qu't'enchaînais les joints
J'improvisais un freestyle qui te redonnait le moral
J'ai perdu beaucoup de gens, la plupart, violemment
Pour des histoires de manque de respect ou d'argent
Ou d'accidents alcoolisés ou d'overdose
La mort met tout le monde d'accord, fait oublier les causes
Soit tu relativises, pètes les plombs ou te laisses aller
J'pleure pas mais mon écriture est salée
Tous ceux qui ont perdu leur frère, leur soeur, leur père, leur maman
Leurs enfants sous les décombres des bombardements
Loin de la vie de Paris, tout se passe comme Dieu a dit
Que doit être la souffrance ? Mourir de maladie
Tonton Ahmed, j't'ai vu sur le lit de mort
Ça fait mal d'assister à l'agonie d'un homme en or
Bienveillant, tu me parlais comme un ami
Toujours là à réconcillier les membres de la famille
Tu t'efforçais de nous inculquer les bons caractères
Nous transmettre les vertus, les richesses de la misère
Le daron exemplaire, tu parlais toujours calmement
Malgré le vacarme de tes nombreux garnements
J'l'ai jamais vu se plaindre
Revenu de la Mecque avec la lumière, il est parti sans l'éteindre
Que Dieu facilite ma tante
Chacun son tour et la mort nous a tous mis sur liste d'attente
D'office, tous condamnés
C'est douloureux de perdre deux fils dans la même année
C'est pour la mère de Mamad, Bassirou Doucouré
Salam à la famille de Lasna Touré
Vrais bonhommes, respect
Depuis qu'ils sont plus là, c'est plus pareil, reposez en paix
Pour Saïd de Chevilly à Athis Mons, même en prison, t'avais besoin de mon on-s
Et j'aurais tant voulu que t'écoutes celui-ci
Tu nous as quitté derrière les barreaux en semi
On croit pas au suicide, l'imam qui t'as lavé
Nous a dit que t'étais beau, le visage reposé
Car t'étais bon, tu partageais ton coeur comme du pain
Sans te connaître, j't'ai senti mieux que du parfum
T'achetais mes CD par vingt, pour les offrir dans la rue
J'réalise toujours pas qu'ici-bas, j'te verrai plus (J'te verrai plus)
Quand mon regard était gris, tu me ramenais du soleil
J'me souviens du Laser Quest et des vacances à Marseille
Tu me disais : « T'inquiète Housni, y a pleins de gens qui t'aiment
Tu leur donnes de la force par tes freestyles et tes thèmes »
Tu disais toujours : « Hamdoulah », même quand tout allait mal
C'est Saïd tout craché ça, tout était normal
J'ai appris sa mort quand j'enregistrais cet album
Trois jours avant, on parlait de se voir au téléphone
Comme quoi la vie ne coûte rien
T'es jamais sur d'être là demain
Tu veux rentrer, te réveiller et aller au rhadma
Pour les générations sacrifiées, les corps rapatriés
Les mères en deuil et les hommes qui vont prier
Pour les chers qu'on voit plus
Un jour viendra notre tour et la vie continue
Du fond du coeur, en toute sincérité
À bon entendeur, j'dédie ces vers aux gens conscients de la réalité
J'te parle de celle qu'on a vécu, celle qu'on vit
Celle qu'on vivra certainement, si on survit
À Mamadou, la Goutte d'Or, 18ème, frère, Allahirahmou
À Kimbatou, Choisy, tu nous manques frère, Allahirahmou
Zohair, Dialla Coulibaly de Reims, vous nous manquez les frères, Allahirahmou
Karim Zerouali, à Madame Diakite, Allahirahma
À tous les êtres chers qu'on a perdu
La liste est longue
Que ce soit de la famille, des amis, même des ennemis
Parce que la mort met tout le monde d'accord
Tout ce qu'on possède, c'est de la location même si c'est acheté
Parce que, on emporte rien avec soi
Que Dieu vous protège, bien sûr, si vous avez la foi
Je vis chaque jour de ma vie comme si c'était le dernier
Et quand mon fils me sourit, c'est comme si c'était le premier
J'remercie la sère-mi d'avoir fait de moi ce que je suis
Avec tout ce que mon coeur aime et tout ce qui me réjouit
Tout ce qui me donne envie, ce qui m'attache à la vie
Tout ce qui fait garder la foi et supporter la survie
Tu peux recompter les jours vécus, t'en es la somme
J'suis là pour braver les épreuves et la mentalité de l'Homme
Tantôt on est fort, tantôt on faiblit
Tantôt on se souvient, tantôt on oublie
Cousin, demain c'est aujourd'hui
En attendant le jour J
Où tu me verras plus que sur un poster devant des bougies
J'espère, tu garderas des bons souvenirs de moi
Si j't'ai fait du mal ou du tort, excuse-moi
Sincèrement, j'suis là pour exister du mieux qu'j'peux
J'travaille sur moi même pour résister aux tentations du feu
Personne n'est parfait, tu le sais
J'arrêterai pas de te conseiller même si j'fais pas mieux et je le sais
Le temps passe et j'peux pas le retenir
Trop de coeur, trop de nerfs et j'arrive pas à me contenir
Deux personnes me font souffir, mon fils et moi, on sort d'elle
J'suis pas heureux moi, bref c'est personnel
C'est mon destin, j'l'accueille les bras ouverts
Le monde m'a pourri la vue, pour ça que j'regarde de travers
J'suis blazé de tout et j'kiffe peu de choses
J'me passe d'une femme, la passion fane comme une rose
Envie de tout plaquer comme Kayna Samet
À découvert de hassanats, faites une doua pour que ça m'aide
Je sais que Dieu a prévu un truc pour moi
Et quand j'vais mourir
Je sais que j'vais rien comprendre
J'vais rien voir venir
Peut-être du canon d'un brolik ou d'un fusil
Ou d'un shlass tenu par la haine de la jalousie
Ça va trop loin
Parle pas de pitié, de respect pour l'être humain
Instinct de survie et honneur oblige
Il s'agit de faire les choses bien ou c'est minimum dix piges
Written by: FRED LE MAGICIEN, Rohff