Aux absents

Garde la foi, frérot

Faut y croire, frère

Des frères partent

L'espoir poto, pour nos disparus

Des frères partent

Victimes de la rue

Des frères partent

Pour nos disparus

Des frères partent

Aux absents

Unis à la vie à la mort

Ensemble on rit, les proches pleurent

Loin des yeux, on reste près du cœur, tous bourrés

On se remémore le bon comme le mauvais

Voir un ami pleurer

Il y a le bon, le mauvais, les malheurs se suivent

Dans la rue, des âmes veulent se sauver

S’en sortir dans ce monde

Pour pas crever, s’unir à la vie à la mort

Pouvoir grandir plus fort

Mais nul sait ce qui se passe dehors

La poisse est proche, un soir nous prend un proche

Putain c’est moche, que peux-tu faire ?

Notre couleur de peau cloche, les journées s’enchaînent

Les grandes gueules ne savent pas, parlent quand même

Faudrait que les gens s’occupent un peu de leurs problèmes

Il est loin de nos yeux, loin de nos cœurs

Parfois défoncés, on se remémore le passé

Qu’est-ce qu'il s’est vraiment passé

Ce matin où tu nous a laissés

À cause de chiennes mal dressées ?

Je place une pensée pour mon frère offensé

Délaissé par des magistrats de pédés

Dans une ville où règne le front de la haine

Je place une dédicace pour mon frère Blaze

Dans mon cœur

Chaque jour que Dieu fait

Je pense à mon pote loin de moi

Y a que dans le cœur ou dans les rêves

Que je peux le serrer dans mes bras

Garde la foi frérot

Je sais que tu as la force en toi

Ta deuxième famille t’oublie pas

Hein, le son tourne bien, le sang des miens coule

La chance sourit aux mêmes

De nos jours rester cool ? Pas possible, cous'

Et tu le sais, non ? Des frères tombent

Frère, dans les tombes il reste leur nom

Loin des yeux, pourtant dans les lettres

J’entends sa voix, des larmes tombent

C’est mon choix de rester proche, même séparés

Je trahis mes potes ? Non, ça se verrait

J’aimerais être près de lui pour qu’il voie l’ami pleurer

Les absents manquent un maximum

Quand on y pense, la vie elle continue

Mais quand même, juste pour les souvenirs d’enfance

Dur d’oublier, je suis formel

Les morts naturelles, c’est fini

Toujours histoire d'criminels

À cause des minettes pleines de Rimmel

Tu peux manger la gamelle, eh gamin

En gamme, les mêmes, des jumelles

Les temps changent, le bordel augmente, le mal règne

Hante les mères et les familles présentes sur cette terre

Des frères disparaissent jeunes

Le deuil tourne dans les quartiers

Haine au cœur, en pleurs et pas seuls

Le malheur prend l’ampleur, le bonheur fout le camp

Range ton mousse, on fait partie du même camp

Unis à la vie à la mort

Ensemble on rit, les proches pleurent

Loin des yeux, on reste près du cœur, tous bourrés

On se remémore le bon comme le mauvais

Voir un ami pleurer

Au sein des sanctuaires

Jeunes et pauvres, on se considère en tant que frères

Unis à la vie à la mort, fiers et solidaires

Devant nos galères, injustices, bavures de la police

Potes de jadis devenus jaloux qui te maudissent

Avec le temps, tu apprends à protéger tes amis

En cas de haja tu sautes, quitte à risquer ta vie

Tout n’est pas rose

Tout n'est pas triste non plus dans les rues

On passe des rires aux sanglots quand on a trop bu

Une fois de plus, débonze à outrance

Je pense aux absents, impatient de les revoir

On garde l’espoir, il faut y croire, frère

Ce qui te détruit pas t’endurcit, prouve-nous-le

J’en serai parmi les plus heureux et sur ce, je poursuis

Pour celui avec qui j’en ai traversé

D'entrée mes versets lui sont adressés

Je nous revois au lycée décompresser

Tandis que les autres étaient en cours

Loin de mes yeux, tu restes près de mon cœur pour toujours

Chaque jour que Dieu fait

Je pense à mon pote loin de moi

Y a que dans le cœur ou dans les rêves

Que je peux le serrer dans mes bras

Garde la foi, frérot

Je sais que tu as la force en toi

Ta deuxième famille t’oublie pas

Tant de visages indélébiles hantent mon esprit

Proches partis, absences dures ressenties

Trop de gens manquent à l’appel les jours de fête

Attendent sans fin, les larmes pénètrent

Et changent bien des têtes

Aux disparus

Pour nous leur fin n’est pas heureuse

Auprès des corps, des cris, des pleurs

Paroles pieuses, garde la foi

Seul reste le souvenir chaque soir

Un chant d’honneur pour qu’ils vivent dans nos mémoires

Unis à la vie à la mort

C'est pour les absents

Savoir que des frères partent

Pour nos disparus

Ça fait un choc, ça fait un choc

Pour les absents

Savoir que des frères partent

Ça fait un choc

Unis à la vie à la mort

Des frères partent

Nous sommes tous dans la même merde