Basic Fit

J'pédale plus fort dans la côte, j'respire des particules fines

Passe le boulevard et la poste, le G20, les voitures à flics

L'été, le centre est vide, les gens partent à la plage

L'automne les gens se gênent, ils sont dans le passage

Je regarde danser les grues, elles construisent des nouveaux temples

Des bureaux couleur de sable où l'on marchande le temps

La vue floutée par la pluie, le dos voûté par les heures

Vieillir fait du mal aux hommes, on nous a jeté un sort

Au fond c'est pas si grave, on fait qu'passer par ici

J'mate le vent dans les arbres, on dirait une poésie

On dirait une poésie

J'regarde respirer la ville

J'dessine un soleil sur la vitre

J'regarde respirer la ville

J'dessine un soleil sur la vitre

J'pédale plus fort dans la descente, comportement de gros cassos

Dix mille visages dans le virage, dix mille civils dans la fosse

Tout pour la vitesse, on crame toute la mémoire vive

On achète une vie sous vide, on oublie c'est quoi l'air libre

Passe au rouge pour aller plus vite

Cours en vitrine chez Basic Fit

Basic Fit Barbès, un café corsé au bar belge

Dehors, des keufs dans des corsets par-balle qui font style « on vous veut pas d'mal »

Et puis regarde tous ces enfants dans les parcs

Ils courent les mains dans les poches

Eux, ils en ont rien à foutre, ils inventent des nouveaux mondes

Futur impondérable, on fait qu'passer par ici

J'mate le vent dans les arbres, tu dis c'est une poésie ?

Au fond, c'est une poésie

J'regarde respirer la ville

J'aime voir la cheminée fumer sur l'toit

J'dessine un soleil sur la vitre

Du fond du bus, j'le vois briller pour moi

J'regarde respirer la ville

J'aime voir la cheminée fumer sur l'toit

J'dessine un soleil sur la vitre

Du fond du bus, j'le vois briller pour moi

J'aime voir la cheminée fumer sur l'toit

Reste avec moi cette nuit, on marche, on trinque à l'entropie croissante

Quand l'matin noiera nos rétines, j't'offrirai des croissants

On s'assiéra près de l'étang, on écoutera les crapauds qui coassent

On cataloguera les coïncidences qui ont fait qu'on s'connaît

Les jambes qui pendent par les rebords du monde, vertige

La seule manière d'dépasser l'illusion, c'est d'changer d'perspective

Toi, tu rigoles en m'écoutant parler rital au mec du bar

Pour qu'il nous offre des verres jusqu'à c'qu'on s'lasse de boire

Tu dis : « Un grand désir a l'pouvoir d'changer tout l'décor »

J'ai envie d'te croire, on dirait une poésie

J'regarde respirer la ville

J'aime voir la cheminée fumer sur l'toit

J'dessine un soleil sur la vitre

Du fond du bus, j'le vois briller pour moi

J'regarde respirer la ville

J'aime voir la cheminée fumer sur l'toit

J'dessine un soleil sur la vitre

Du fond du bus, j'le vois briller pour moi