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Credits
PERFORMING ARTISTS
IAM
Vocals
COMPOSITION & LYRICS
Imhotep
Composer
Akhenaton
Songwriter
DJ Kheops
Arranger
Shurik'n
Songwriter
PRODUCTION & ENGINEERING
"Prince Charles" Alexander
Mixing Engineer
Alex Gopher
Mastering Engineer
Lyrics
[Verse 1]
L'encre coule, le sang se répand
La feuille buvard absorbe l'émotion
Sac d'images dans ma mémoire
Je parle de ce que mes proches vivent, de ce que je vois
Des mecs coulés par le désespoir qui partent à la dérive
Les mecs qui pour vingt-mille de shit se déchirent
Je parle du quotidien, écoute bien, mes phrases font pas rire
[Verse 2]
Rire, sourire, certains l'ont perdu
Je pense à Momo qui m'a dit : « À plus »
Jamais je ne l'ai revu
Tenter le diable pour sortir de la galère, t'as gagné frère
Mais c'est toujours la misère pour ceux qui poussent derrière
[Verse 3]
Pousse, pousser au milieu d'un champ de béton
Grandir dans un parking et voir les grands faire rentrer les ronds
La pauvreté, ça fait gamberger en deux temps, trois mouvements
On coupe, on compresse, on découpe, on emballe, on vend
À tour de bras, on fait rentrer l'argent, on craque
Ouais, c'est ça la vie et parle pas de RMI ici
[Verse 4]
Ici, ici, le rêve des jeunes, c'est la Golf GTI, survêt' Tacchini
Tomber les femmes à l'aise comme Manny
Sur Scarface, j'suis comme tout l'monde, je délire bien
Dieu merci, j'ai grandi, j'suis plus malin, lui il crève à la fin
[Verse 5]
La fin, la faim, la faim justifie les moyens
Quatre, cinq coups malsains
On tient jusqu'à demain, après, on verra bien
On marche dans l'ombre du Malin du soir au matin
Tapi dans un coin, couteau à la main
Bandit de grand chemin
[Verse 6]
Chemin, chemin, y en a pas deux
Pour être un dieu, frapper comme une enclume
Pas tomber les yeux, l'envieux toujours en veut
Une route pour y entrer, deux pour s'en sortir
Trois-quarts cuir, réussir, s'évanouir, devenir un souvenir
[Verse 7]
Souvenir, être si jeune, en avoir plein le répertoire
Des gars rayés d'la carte qu'on efface comme un tableau, tch-paw, c'est le noir
Croire en qui, en quoi ? Les mecs sont tous des miroirs
Vont dans le même sens, veulent s'en mettre plein les tiroirs
[Verse 8]
Tiroir, on y passe notre vie, on y finit avant de connaître l'enfer
Sur terre, on construit son paradis, fiction
Désillusion trop forte, sors le chichon
La réalité tape trop dur, besoin d'évasion
[Verse 9]
Évasion, évasion, effort d'imagination
Ici, tout est gris, les murs, les esprits, les rats la nuit
On veut s'échapper de la prison
Une aiguille passe, on passe à l'action
Fausse diversion, un jour tu pètes les plombs
[Verse 10]
Les plombs, certains chanceux en ont dans la cervelle
D'autres se les envoient
Pour une poignée de biftons, guerre fraternelle
Les armes poussent comme la mauvaise herbe
L'image du gangster se propage
Comme la gangrène sème ses graines
[Verse 11]
Graines, graines, graines de délinquant, qu'espériez-vous ?
Tout jeune, on leur apprend que rien ne fait un homme à part les francs
Du franc-tireur discret au groupe organisé
La racine devient champ, trop grand, impossible à arrêter
[Verse 12]
Arrêté, poisseux au départ, chanceux à la sortie
On prend trois mois, le bruit court, la réputation grandit
Les barreaux font plus peur, c'est la routine
Vulgaire épine, fine esquisse à l'encre de Chine
Figurine qui parfois s'anime
[Verse 13]
S'anime, animé d'une furieuse envie de monnaie
Le noir tombé, qu'importe le temps qu'il fait
On jette les dés, faut flamber, perdre et gagner
Rentrer avec quelques papiers en plus
Ça aidera, personne demandera d'où ils sont tombés
[Verse 14]
Tomber ou pas, pour tout, pour rien
On prend le risque, pas grave, cousin
De toute façon, dans les deux cas, on s'en sort bien
Vivre comme un chien ou un prince, y a pas photo, on fait un choix
Fait griller le gigot, briller les joyaux
[Verse 15]
Joyaux, un rêve, plein les poches
Mais la cible est trop loin, la flèche ricoche
Le diable rajoute une encoche, trop moche
Les mecs cochent leur propre case, décochent pour du cash
J'entends les cloches, à coups de pioche, creuser un trou, c'est trop fastoche
[Verse 16]
Fastoche, facile, le blouson du bourgeois docile
Des mémés la hantise et porcelaine dans le pare-brise
Tchac, rasoir sur le sac à main, par ici les talbins
Ça, c'est toute la journée, lendemain après lendemain
[Verse 17]
Lendemain, c'est pas l'problème
On vit au jour le jour
On n'a pas l'temps ou on perd de l'argent, les autres le prennent
Demain, c'est loin, on n'est pas pressé
Au fur et à mesure, on avance
En surveillant nos fesses pour parler au futur
[Verse 18]
Futur, le futur changera pas grand-chose
Les générations prochaines seront pires que nous
Leur vie sera plus morose
Notre avenir, c'est la minute d'après, le but, anticiper
Prévenir avant de se faire clouer
[Verse 19]
Clouer, cloués sur un banc, rien d'autre à faire
On boit de la bière
On siffle les gazières qui n'ont pas de frère
Les murs nous tiennent comme du papier tue-mouches
On est là, jamais on s'en sortira
Satan nous tient avec sa fourche
[Verse 20]
Fourche, enfourcher les risques seconde après seconde
Chaque occasion est une pierre de plus ajoutée à nos frondes
Contre leurs lasers, certains désespèrent
Beaucoup touchent terre
Les obstinés refusent le combat suicidaire
[Verse 21]
Sidère, sidérés
Les dieux regardent l'humain se diriger vers le mauvais côté
De l'éternité d'un pas ferme et décidé, préférant rôder
En bas, en haut, on va s'emmerder
Y a qu'ici que les anges vendent à fumer
[Verse 22]
Fumer, encore une bouffée, le voile est tombé
La tête sur l'oreiller, la merde un instant estompée
Par la fenêtre, un cri fait son entrée, un homme se fait braquer
Un enfant se fait serrer, pour une Cartier, menotté
[Verse 23]
Menotté, pieds et poings liés par la fatalité
Prisonnier du donjon, le destin est le geôlier
Le turf, l'arène, on a grandi avec les jeux
Gladiateur courageux mais la vie est coriace, on lutte comme on peut
[Verse 24]
Dans les constructions élevées
Incompréhension, bandes de gosses soi-disant mal élevés
Frictions, excitation, patrouilles de civils
Trouille inutile, légendes et mythes débiles
Haschich au kilo, poètes armés de stylos
Réserves de créativité, hangars, silos
Ça file au bloc vingt, pack de Heineken dans les mains
Oublier en tirant sur un gros joint
Princesses d'Afrique, fille mère, plastique
Plein de colle, raclo à la masse lunatique
Économie parallèle, équipe dure comme un roc
Petits Don qui contrôlent grave leurs spots
On pète la Veuve Cliquot, parqués comme à Mexico
Horizons cimentés, pickpockets, toxicos
Personnes honnêtes ignorées, superflics, Zorros
Politiciens et journalistes en visite au zoo
Musulmans respectueux, pères de famille humbles
Baffles qui blastent ma musique de la jungle
Entrées dévastées, carcasses de tires éclatées
Nuées de gosses qui viennent gratter
Lumières orange qui s'allument
Cheminées qui fument
Parties de foot improvisées sur le bitume
Golf VR6, pneus qui crissent
Silence brisé par les sirènes de la police
Polos façonnables, survêtements minables
Mères aux traits de caractère admirables
Chichon bidon, histoires de prison
Stupides divisions, amas de tisons
Ou clichés d'Orient, cuisine au piment
Jolis noms d'arbres pour des bâtiments dans la forêt de ciment
Désert du Midi, soleil écrasant
Vie la nuit pendant le mois de Ramadan
Pas de distractions, se créer un peu d'action
Jeu de dés, de contrée, paris d'argent, méchante attraction
Rires ininterrompus, arrestations impromptues
Maires d'arrondissement corrompus
Marcher sur les seringues usagées, rêver de voyager
Autoradios en affaire, lot de chaînes arrachées
Bougres sans retour, psychopathes sans pitié
Meilleurs liens d'amitié qu'un type puisse trouver
Génies du sport faisant leurs classes sur les terrains vagues
Nouvelles blagues, terribles techniques de drague
Individualités qui craquent parce que stressées
Personne ne bouge, personne ne sera blessé
Vapeur d'éther, d'Eau écarlate, d'alcool
Fourgon de la Brink's maté comme le pactole, c'est pas drôle
Le chien mord enfermé dans la cage, bave de rage
Les barreaux grimpent au deuxième étage
Dealer du haschich, c'est sage si tu veux sortir la femme
Si tu plonges, la ferme, y a pas de drame
Mais l'école est pas loin, les ennuis non plus
Ça commence par des tapes au cul, ça finit par des gardes à vue
Regarde la rue, ce qui change, y a que les saisons
Tu baves du béton, craches du béton, chies du béton
Te bats pour du laiton mais est-ce que ça rapporte ?
Regrette pas les biftons quand la BAC frappe à la porte
Trois couleurs sur les affiches nous traitent comme des bordilles
C'est pas Manille, okay mais les cigarettes se torpillent
Coupable innocent, ça parle cash, de pour cent
Œil pour œil, bouche pour dent, c'est stressant
Très tôt, c'est déjà la famille dehors, la bande à Kader
Va niquer ta mère, la merde au cul, ils parlent déjà de travers
Pas facile de parler d'amour, travail à l'usine
Les belles gazelles se brisent l'échine dans les cuisines
Les élus ressassent rénovation, ça rassure
Mais c'est toujours la même merde derrière la dernière couche de peinture
Feu les rêves gisent enterrés dans la cour
À douze ans, conduire, mourir, finir comme Tupac Shakur
Mater des photos, majeur aujourd'hui, poto
Pas mal d'amis se sont déjà tués en moto
Une fois tu gagnes, mille fois tu perds, le futur, c'est un loto
Pour ce, je dédie mes textes en qualité d'ex-voto, mec
Ici, t'es jugé à la réputation forte
Manque-toi et tous les jours, les bougres pissent sur ta porte
C'est le tarif minimum
Et gaffe, ceux qui pèsent transforment le secteur en oppidum gelé
L'ambiance s'électrise, y a plein de places assises
Béton figé fait office de froide banquise
Les gosses veulent sortir, les « Non » tombent comme des massues
Les artistes de mon cul pompent les subventions DSU
Tant d'énergie perdue pour des préjugés indus
Les décideurs financiers plein la merde dans la vue
En attendant, les espoirs foirent, capotent, certains rappent
Les pierres partent, les caisses volées dérapent
C'est le bordel au lycée, dans les couloirs, on ouvre les extincteurs
Le quartier devient le terrain de chasse des inspecteurs
Le dos a un œil car les eaux sont truffées d'éceuils, recueille le blé
On joue aux dés dans un sombre cercueil
C'est trop, les potos chient sur le profil Roméo
Un tchoc de popo, faire les fils et un bon rodéo
La vie est dure si on veut du rêve
Ils mettent du pneu dans le shit et te vendent ça khams alef
Tu me diras : « Ça va, c'est pas trop »
Mais pour du tierno, un Hamidou quand on a rien, c'est chaud
Je sais de quoi je parle, moi, le bâtard
J'ai dû fêter mes vingt ans avec trois bouteilles de Valstar
Le spot bout ce soir, qui est le king ?
D'entrée, les murs sont réservés comme des places de parking
Mais qui peut comprendre la mène pleine
Qu'un type à bout frappe sec, poussé par la haine
Et qu'on ne naît pas programmé pour faire un foin ?
Je pense pas à demain parce que demain, c'est loin
Written by: Éric Mazel, Pascal Perez, Geoffroy Mussard, Philippe Fragione