Music Video

Featured In

Credits

PERFORMING ARTISTS
Fauve
Fauve
Guitar
COMPOSITION & LYRICS
Fauve
Fauve
Composer
PRODUCTION & ENGINEERING
Fauve
Fauve
Producer

Lyrics

De ma fenêtre, je vois les élèves du lycée Rodin qui sortent de cours en poussant des cris d'joie
Les garçons paradent, ils ont l'air pleins de sève
Et les leggings des filles serrent leurs jambes et leurs fesses encore fermes
J'aurais bien aimé connaître le lycée public, apprendre la vie au bon moment
Être à l'aise, un peu couillu et effronté faire ma puberté dans les temps
Piquer des trucs dans les supermarchés, perdre mon pucelage tôt
Me prendre des droites et en donner quelques-unes en retour sans m'écraser
Mais ça a pas été le cas non, loin de là
Moi, j'étais plutôt d'ceux qui rasent les murs
Qui font pas d'vagues, un genre de grenade
Un gentil petit collabo' coincé du cul et peureux comme y a pas
Qui fait tout bien comme on lui demande
Qui s'lève tôt, s'couche tôt et travaille quand il faut
Mes parents m'ont pas forcé, j'ai fait ça tout seul comme un grand
Puis je me suis obstiné durant des années
Forcément, ça a fini par m'jouer des tours, depuis j'essaie d'faire avec
J'essaie de faire dévier l'sillon, ce sera pas facile, non
Heureusement, j'suis pas seul pour faire taire la voix qui m'répète
« Tu seras lâche et impuissant
Résigné, soumis, déprimant
Insuffisant, pas adapté
Spectateur dans le fossé
Tu seras tout seul, divorcé
Sans enfants, remarié
Alcoolo, adultère
Fils indigne, mauvais frère
Tu seras amer, trop sévère
Malheureux, toujours en colère
Méprisable, imbuvable
Égoïste, insupportable
Tu seras ce qu'on t'dit, tu discutes pas
Ici-bas, c'est comme ça
T'as compris l'jeu, petit merdeux ?
C'est la roulette, tu choisis pas »
Ah, ouais, tu crois ça ?
Bah, écoute, j'sais pas pour toi, mais pour moi, ce sera
La tête haute, un poing sur la table
Et l'autre en l'air, fais-moi confiance
Avant d'finir six pieds sous terre
J'aurai vécu tout c'qu'y a à vivre et j'aurai fait tout c'que j'peux faire
Tenté tout ce qu'y a à tenter
Et surtout, j'aurai aimé
De ma fenêtre j'vois les gens qui partent au taf
Y en a qui ont fière allure avec leur beau manteau et leurs belles chaussures
D'autres, au contraire, ont l'air de ramasser sévère
Toutes celles et ceux qui s'en vont une fois d'plus servir la soupe aux autres
Ma conscience de petit blanc me rattrape aussitôt
« Tu vois, tu devrais arrêter d'te plaindre »
Mais pourtant je sais pas, est-ce que c'est nous qui sommes devenu des baltringues
Ou bien est-ce que c'est le monde qui part en vrille ?
Parfois, j'me dis qu'on nous a tellement habitué au goût d'la culpabilité qu'on est devenu incapables d'y voir clair
Par exemple, moi, pendant longtemps j'me suis acharné à m'ranger dans une boîte
À avoir une vie normale sans accroc, sans risque, sans drame
Avoir un métier normal, un salaire normal
Des sentiments normaux, une femme normale
Une mort normale et cetera, et cetera
Mais j'ai pas pu, c'était trop pour moi, j'étais pas assez endurant
Alors à la place, j'ai cherché une feinte pour vivre dignement
Et aujourd'hui j'me saigne pour essayer d'aider les miens
D'la bonne façon d'agir selon des nobles fins
Et un jour enfin donner tord à cette voix qui me répète
« Tu seras dominant ou noyé
Écrasant ou écrasé
Carnassier ou dispensable
Gagnant ou donnée négligeable
Tu seras semblable à tes semblables
Comme tout l'monde ou dégradable
Plus malin ou trou du cul
Tortionnaire ou corrompu
Tu seras battu et silencieux
Ou bien cruel mais victorieux
Rigoureux ou inutile
Féroce ou détail futile
Tu seras c'qu'on te dit, tu discutes pas
Ici-bas, c'est comme ça
T'as compris l'jeu, petit merdeux ?
C'est la roulette, tu choisis pas »
Ah ouais, tu crois ça ?
Bah, écoute, j'sais pas pour toi, mais pour moi ce sera
La tête haute, un poing sur la table
Et l'autre en l'air, fais-moi confiance
Avant d'finir six pieds sous terre
J'aurai vécu tout c'qu'y a à vivre et j'aurai fait tout c'que j'peux faire
Tenté tout c'qu'y a à tenter
Et surtout, et surtout j'aurai aimé
De ma fenêtre, j'vois un bout d'l'enceinte de l'hôpital
Si j'penche un peu la tête j'peux peut-être arriver à voir le bâtiment des consultations
J'repense à toutes ces fois où on m'a dit
« T'es trop sensible mais ça va aller, fais pas cette tête
Bon, okay, ce sera peut-être pas tous les jours la fête »
Et l'docteur d'la tête qui m'répète que c'est comme ça, qu'il faut que je l'accepte
Que c'est comme le diabète, qu'il faut vivre avec
Alors, j'essaye chaque jour que Dieu fait
Et j'ai pas dit mon dernier mot, t'inquiète
Y a rien d'écrit, rien d'écrit et nique la voix qui m'dit
« Tu seras schizo', bipolaire
Trop fragile, suicidaire
Tyrannique, incurable
Repoussant, pas regardable
Tu seras sadique, narcissique
Voyeur, pervers, égocentrique
Destructeur, dépressif
Obsessionnel compulsif
Tu seras damné, condamné
Étendu sur la chaussée
Déformé, mal branlé
Démoli, trois fois rejeté
Tu seras ce qu'on dit, tu discutes pas
Ici-bas, c'est comme ça
T'as compris l'jeu, petit merdeux
C'est la roulette, tu choisis pas »
Ouais, tu crois ça ?
Eh-eh, ben écoute, j'sais pas pour toi, mais pour moi
Ce sera la tête haute, les couilles sur la table
Le poing en l'air, fais-moi confiance
Avant d'finir six pieds sous terre
J'aurai vécu tout c'qu'y a à vivre
Et j'aurai fait tout c'que j'peux faire
Tenté tout ce qu'y a à tenter
Et surtout on m'aura aimé
Written by: Fauve
instagramSharePathic_arrow_out