Featured In

Credits

PERFORMING ARTISTS
Kery James
Kery James
Performer
COMPOSITION & LYRICS
Alix Mathurin
Alix Mathurin
Lyrics

Lyrics

28 décembre 77, aux Abymes j'suis né
D'une famille plus proche d'être pauvre que d'être fortunée
Mes parents sont originaires d'Haïti
Terre indépendante que mon cœur a choisi pour pays
La plupart d'mon enfance, j'l'ai passée auprès d'ma mère
J'peux pas ne pas mentionner qu'elle surmonta beaucoup d'galères
Elle continue à ramer, trimer, jusqu'à cette heure
Sur une main, j'peux compter le nombre de fois qu'j'l'ai vue en pleurs
On nous fit venir en France au prix de nombreux sacrifices
Pensant que la France était terre de réussite (Hin-hin)
Octobre 85 (Octobre 85), dans c'pays j'atterrissais (J'atterrissais)
Le temps était gris et j'ignorais c'qui m'attendait
Souvent, les parents ont pour leurs gosses de l'ambition
Ainsi, ma sœur et moi on s'est retrouvés en pension
Loin (Loin, loin)
De ma mère, tu l'sais, enfance amère
(Loin) De ses enfants, pour une mère, vie amère
Éloignés d'elle, le temps qu'elle construise ses repères (Hin-hin)
Jusqu'à c'qu'elle nous récupère
Puis on a quitté la pension pour venir vivre à Orly (Orly)
Et c'que j'ai vu c'jour-là a sûrement changé ma vie (Ma vie)
Dans un pavillon, ma mère louait une seule pièce
Qu'un rideau séparait, trente mètres carré au plus (Mètres carré au plus)
Dans c'truc-là, on était cinq, vivant dans la promiscuité
Ouvrir un frigidaire vide, me demande pas si j'sais ce que c'est
Mais maman nous a jamais laissé crever de faim (Nous a jamais laissé)
Maman a toujours subvenu à nos besoins (Subvenu à nos besoins)
Pour notre bonheur, elle a sacrifié le sien (Elle a sacrifié le sien)
Étonnant, c'que l'on peut faire par amour pour des gosses (Pour des gosses)
Avant, j'portais pas de Nike Air (Nike Air), mais plutôt des Jokers (Jokers)
Mon style vestimentaire provoquait des sourires moqueurs (Moqueurs)
C'qui développa en moi très vite la rage de vaincre (Vaincre)
La rage d'exister, l'envie de réussir
Influencé par les Orcas, Little Jay et Manu Key
Avec Teddy et Harry, Idéal J on a formé
À l'age de quatorze ans est sorti notre premier disque
Alors, j'ai espéré pouvoir vivre de la musique
Mais mon rap était trop sincère, trop dur, trop franc
Conséquent succès d'estime, mais trop choquant pour votre France (Votre France)
Idéal J (Idéal J)
Teddy (Teddy)
Harry (Harry)
Plus tard, DJ Mehdi (DJ Mehdi)
Boubakar (Boubakar)
Le rap, j'suis tombé dedans y a bien longtemps
J't'explique en deux, trois temps dix ans
C'est donc toute une période de ma vie
Et ici, j'ai une pensée pour ceux qu'ont partagé
Beaucoup d'ces moments avec moi
Housni (Housni), Samir (Samir)
Titi (Titi), Yezy (Yezy)
Jason (Jason), Manu Key (Manu Key)
Saidou (Saidou), Karim, Johan (Karim, Johan)
Mokobé (Mokobé), L.A.S. Montana (L.A.S. Montana)
M.S. (M.S.), Hakim (Hakim), D.R.Y. (D.R.Y.)
Karlito (Karlito), Alariana (Alariana)
Puis l'école contre la rue, peu a peu j'ai échangé
Sont arrivés les premiers joints, du lycée j'ai pris congé
J'étais de ces gosses qui auraient pu réussir
Mais légèrement trop féroce pour que le système puisse me contenir
Issu des blocs de béton, la rue m'attendait au tournant
Elle m'avait toujours guetté, mais jusque là, j'l'avais feintée
Et avant que j'puisse m'en rendre compte, elle m'a emporté avec elle
Est venue l'époque que j'appelle entre rap et business (Entre rap et business)
Entre rap et business (Business), mes potes et moi, grosse équipe
Veux-tu que j'te raconte la suite ?
Skunk, popo et shit, transactions illicites
Sur l'terrain, on prend des risques
On prétend devenir millionaires sans jamais rien donner au fisc
Et sans même s'en rendre compte, on s'enfonce dans la violence
Le plus souvent sous défonce, tout c'qui bouge on t'le défonce
Une embrouille ? On bouge à dix
À côté, ça vend des disques
Jusqu'à croire réellement qu'tu peux pas test Mafia d'Afrique (D'Afrique)
Les ennemis se multiplient, jusqu'à c'qu'on n'puisse plus les compter (Les compter)
Vu qu'la vie n'est pas un film, le K'1 Fry sort enfouraillé (Sort enfouraillé)
On sait et on sent (On sait et on sent)
On sait et on sent (On sait et on sent)
Qu'ça part en boulette (Qu'ça part en boulette)
Ça parle de s'ranger, mais qu'après avoir pris des pépètes (Qu'après avoir pris des pépètes)
C'est c'que j'appelle la rue et ses illusions (La rue, ses illusions)
Derrière lesquelles se cachent la mort ou la prison (La mort, la prison)
La prison (La prison) mes potes y rentrent, y sortent (Mes potes y rentrent, sortent), reviennent
Et moi j'échappe à leur justice de justesse
C'est dans la rue, que j'ai appris à connaître L.A.S.
Et su qu'derrière tout dur, se cache un peu d'faiblesse
Aujourd'hui, t'es avec un pote et vous vous charriez
Mais t'attends pas à c'que la mort t'envoie un courrier
L.A.S. nous a quitté subitement (Subitement)
Que Allah le préserve du châtiment (Que Allah le préserve du châtiment)
Dans ce bas-monde, les actes et pas de comptes (Dans ce bas-monde, les actes et pas de comptes)
Dans l'au-delà les comptes et pas d'actes (Dans l'au-delà les comptes et pas d'actes)
J'me suis réellement senti en danger (Danger)
J'ai su que j'risquais d'me noyer (Noyer), si jamais j'plongeais (Plongeais)
Les vagues de la violence (De la violence), tôt ou tard, m'auraient submergé (Tôt ou tard, m'auraient submergé)
Victime de mon insolence, de la rue j'suis un naufragé (De la rue j'suis un naufragé)
Et j'ai nagé (Nagé), alourdi d'un fardeau, d'mes regrets chargé (Alourdi d'un fardeau, d'mes regrets chargé)
Et même à ce jour, ne crois pas qu'j'ai émergé (Et même à ce jour, ne crois pas qu'j'ai émergé)
J't'assure (J't'assure), j'garde les traces de mon passé (J't'assure)
Tu sais, (J't'assure) ces choses qu'on n'pourra pas effacer (Je viens pas effacer)
Puis j'ai appris l'Islam, cette religion honorable
De transmission orale auprès de gens bons et fiables
Elle m'a rendu ma fierté, m'a montré c'qu'était qu'un homme
Et comment affronter les démons qui nous talonnent
J'ai embrassé le chemin droit et délaissé les slaloms
Ceux qui m'ont éduqué, j'remercie, j'passe le Salam (Ceux qui m'ont éduqué, j'remercie, j'passe le Salam)
À tous les musulmans de France, de l'Occident à l'Orient (À tous les musulmans de France, de l'Occident à l'Orient)
Ceux qui ce bas-monde voudrait quitter en souriant
Mais yeux se sont ouverts, mon cœur s'est épanoui (Mon cœur s'est épanoui)
Me fut dévoilé, peu a peu, tout c'qui m'a nuit
Jusqu'à c'que j'devienne de ceux qui s'inclinent et se prosternent (Ceux qui s'inclinent et se prosternent)
Voudraient aimer pour leur frères ce qu'ils aiment pour eux-même
J'ai une vie et j'en connais l'sens (J'en connais l'sens)
J'pars plus dans tout les sens (J'pars plus dans tous les sens)
Ne sois pas étonné si au rap conscient j'donne naissance
À la précipitation, j'préfère aujourd'hui la patience (La patience)
Aux paroles inutiles, la sauvegarde du silence
À l'intolérance et au racisme, l'indulgence
Et à l'ignorance, j'aimerais rétorquer par la science
Ce bas-monde, terre de semences que plus tard tu récoltes
Le jour où l'âme te quitte, subitement qu'la mort t'emporte (La mort t'emporte)
Sois intelligent et sèmes-y c'qui t'es utile (Sois intelligent et sèmes-y c'qui t'es utile)
Ceci est l'enseignement de l'Islam, et il hisse l'âme (Islam, hisse l'âme)
Loin de tout extrémisme, la voie de droiture (La voie de droiture)
L'unique voie à suivre, et si le système te ceinture
L'Islam ramène l'amour, rassemble les gens de tous les pays
De toutes les origines, toutes les cultures, toutes les ethnies
Y a pas qu'des riches et des pauvres, y a des gens mauvais ou biens
J'ai réappris à vivre, compris les causes de notre déclin
Et quand j'regarde mon passé, j'ai failli y passer (Quand j'regarde mon passé, j'ai failli y passer)
Si j'n'avais eu l'Islam, peut-être que j'me serais fait repasser (Si j'n'avais eu l'Islam, peut-être que j'me serais fait repasser)
Ou la moitié d'ma vie en prison j'aurais passé (Ou la moitié d'ma vie en prison j'aurais passé)
Pour ceux qui y sont passés, ici, j'ai une pensée (Pour ceux qui y sont passés, ici, j'ai une pensée)
Combien sont partis sans avoir eu l'temps d'se préparer ? (Combien sont partis sans avoir eu l'temps d'se préparer ?)
Chargés de pêchés et d'injustices à réparer (Chargés de pêchés et d'injustices à réparer)
Avant que la mort ne m'vienne, faut qu'j'répare les miennes (Avant que la mort ne m'vienne, faut qu'j'répare les miennes)
Si j'veux récolter du bien, c'est du bien qu'il faut qu'je sème (Si j'veux récolter du bien, c'est du bien qu'il faut qu'je sème)
Un jour, j'partirai et serai enveloppé d'un linceul
Au mieux de mes vêtements, dans un modeste cercueil
Et lorsque je serai mort, et qu'cette chanson tu t'remémores
Sûrement quelques larmes viendront humecter ta mémoire
Maintenant tu sais d'où j'viens, qui j'suis et où j'vais (Tu sais d'où j'viens, qui j'suis et où j'vais)
Et pourquoi mes textes de sagesse sont imprégnés (Et pourquoi mes textes de sagesse sont imprégnés)
D'une famille plus proche d’être pauvre que d’être fortunée (D'une famille plus proche d’être pauvre que d’être fortunée)
28 décembre 77, aux Abymes j'suis né
Et à une date que j'ignore, un jour j'partirai
On naît, on vit, on meurt, mais c'que l'on ignore, c'est comment (C'est comment)
À une date que j'ignore, un jour j'partirai (J'partirai)
Certains ont dit (Certains ont dit)
L'exemple de l'être humain sur Terre (sur Terre)
Est tel un commerçant (commerçant)
Il a pour capital sa vie (Sa vie)
Pour bénéfice ses bonnes œuvres (Bonnes œuvres)
Et pour pertes ses mauvaises actions (Mauvaises actions)
28 décembre 77 (77), j'suis né (J'suis né)
Et un jour j'partirai (J'partirai)
Si c'était à refaire (Si c'était à refaire)
Assurément j'ferais autrement (Assurément j'ferais autrement)
Mais les choses sont telles qu'elles sont, et ce n'sera jamais autrement
(Jamais autrement)
L.A.S., L.A.S., L.A.S., L.A.S.
L.A.S., L.A.S., L.A.S., L.A.S., L.A.S.
L.A.S., L.A.S., L.A.S., L.A.S., L.A.S.
L.A.S., L.A.S., L.A.S., L.A.S., L.A.S.
L.A.S., L.A.S., L.A.S., L.A.S., L.A.S.
L.A.S., L.A.S., L.A.S., L.A.S., L.A.S.
Written by: Alix Mathurin
instagramSharePathic_arrow_out