Pas même un sourire

(Shurik, N.A.P.)

(Les gens vont dire : « Encore un truc qui fait pas rire »)

(Qu'est-ce tu veux dire ? Ça empire, toi-même, tu sais)

Je peux plus rire sur plein de choses, parce que y a trop de choses

Avec lesquelles je pourrai jamais être en osmose

Bêtement alors, habitude, assis sur un trottoir

Autour, c'est l'opulence, y a quelque chose qu'on devrait pas voir

Mais je baisse les yeux, sans y croire, je me dis que demain sera mieux

Tu crois que ça me fait rire, des frères d'avant qui se tapent des shoots

Quand l'existence au quotidien, frère, devient une joute

Mais ils croient qu'on vaut rien, hein ? Tout a une fin

Je rigolerai quand la vie sera une pub pour la ricorée

Trop de gens se gavent, les autres doivent picorer, même des cons décorés

L'appât du gain, c'est pas comme un rôle, c'est exciter, rosser

Bossant plus de plombs dans le sac que dans la tête, aiguise le gosse

Les mêmes qui changent les draps de Dame Nature en petite coupure

Remplissent la merde de merde et laissent l'humain dormir dans les ordures

Se tapent de belles voitures, sommeillent sous un ciel de nuit

Ailleurs, tout est gris, pas de répit, la nuit, les ennuis luisent aussi

(Bref, je rappe pour mes reufs, pour mes reuss)

(La vie est ainsi faite)

(Bref, je rappe pour mes reufs, pour mes reuss)

(La vie est ainsi faite)

(Bref, je rappe pour mes reufs, pour mes reuss)

(La vie est ainsi faite, non)

(Bref, je rappe pour mes reufs, pour mes reuss)

(Mes textes, je voudrais que t'en ries, mais je dis que ça part mal)

Je rigolerai quand les murs tiendront sans les mecs en quête de mains nettes

Serpette dans la poche arrière quand même, au cas où ça pète

Ce sera plus les mêmes sur les bancs de touche

Quand on cessera de doucher sur les affaires des autres

Les nôtres sont louches, quelqu'un veut prendre deux douches

Quand cette putain de pierre arrêtera ses murmures, témoin de trop de coups durs

Meilleur ennemi de beaucoup d'hommes, toujours là quand l'esprit fissure

Quand on aura compris que les mots, c'est mieux que les crosses, qu'on meurt tous qu'une fois

Bordel, qu'un os est un os, parce que c'est tout ce qu'il restera

Les temps se gâtent, ça ne date pas d'hier

Je rigolerai quand les battes cesseront de fermer des paupières

Mouiller les yeux des mères, les plus gros voleurs finissent rassasiés

En bas, les quignons guettent les mal nés, tu crois que ça fait rigoler ?

Franchement, tu crois que ça fait rigoler ?

Tu veux rire ? Je peux pas rire quand je pense au quartier, sourire

Autant la cité, c'était mon avenir

Mélancolie d'une vie se mélangent sentiment à sentiment (Encore)

Tu rigoles moins, parce que tu te dis : « Purée, ils pensent autrement »

Mais tout est cyclique, rien ne dure éternellement

Notre formation, on l'a faite en traînant assis sur des bancs

J'ai vu des hommes battre des femmes qu'ils disaient aimer

Des pères voler l'innocence à des vies qu'ils avaient données

Mais elles rient quand même, plus tard, leurs corps, outil de travail deviennent

Tu peux pas rire, même pas réfléchir

La vie te nargue, Yalatif, tout est relatif

Je crois en la vérité, mais je suis pas naïf

(Bref, je rappe pour mes reufs, pour mes reuss)

(La vie est ainsi faite)

(Bref, je rappe pour mes reufs, pour mes reuss)

(La vie est ainsi faite)

(Bref, je rappe pour mes reufs, pour mes reuss)

(La vie est ainsi faite, non)

(Bref, je rappe pour mes reufs, pour mes reuss)

(Mes textes, je voudrais que t'en ries, mais je dis que ça part mal)

Et si j'ai perdu le sourire, comme mon frère Nadir

Parce que des fois, même quand tu crois, tu peux pas t'en sortir

Pire, ici, c'est rarement les bons qui gagnent

Mais quand même je me drape de l'amour des miens, comme d'un pagne

Rester assis, tu peux t'asseoir dessus, y a trop de trésors cachés

De morts gâchées, de cous tordus, de mecs prêts à te marcher dessus

Dessous le sang, le saoul sue, s'étripent pour deux pistoles

Finissent au sol pour renaître, s'ils sont chanceux, dans un chou

Je rigolerai quand les miens seront immortels quand on coupera les ailes

Aux cons pour qu'y aie pas d'escadron, je rigolerai quand le rêve sera réel

Quand la raison, elle, aura repris ses droits, qu'il y aura un toit sur chaque tête

Peut-être que je rigolerai à ce moment-là

T'as du mal dans le cœur, de la taille d'un grain de riz, donc, fais fi

Tu ne pourras jamais être la risée de tes ennemis

Je ris pas, parce que mon existence s'y prête pas (Non, non, non)

Mais je toucherai le ciel, inch'Allah

(Bref, je rappe pour mes reufs, pour mes reuss)

(La vie est ainsi faite)

(Bref, je rappe pour mes reufs, pour mes reuss)

(La vie est ainsi faite)

(Bref, je rappe pour mes reufs)

(Bref, je rappe pour mes reufs)

(Bref, je rappe pour mes reufs, pour mes reuss)

(Pour mes reuss)

(Bref, je rappe pour mes reufs, bref)