Lyrics

Au boulot
MC agrégé de flow, diplômé de style
Sortir la tête de l'eau
Quand la rime est au kilo
Le feu se boit au goulot (au goulot)
Au goulot (au goulot)
Qu'ce soit au pôle Nord ou au pôle Sud
Ou au Pôle Emploi, t'es au bon endroit
Paraît qu'le boulanger, Paul emploie
Donc va gagner ton pain, ton RSA
Les miettes font la baguette
Pas sûr que quand tu y seras, p-p-pépère tu kifferas ta retraite
Le travail, c'est la Santé ou bien Fleury-Mérogis
Pour tous les bandits qui s'prennent pour des numéros dix
Puis ça licencie à tours de bras dans les entreprises
Et la France en bas se retrouve (let's go to work) les deux doigts dans la crise
Sortir la tête de l'eau
Quand la rime est au kilo
Le feu se boit au goulot (let's go to work)
J'vais pas vous faire un tableau
C'est la crise au pinceau
La société est en sanglots (let's go to work)
Faut y aller au culot
On passe du rire au trémolo
Donc sortons vite de nos enclos (let's go to work)
Y a de l'espoir dans mon stylo
Il faisait noir dans mon silo
Aujourd'hui, le printemps éclot
Ce monde est bancal
Une minorité domine tous les autres
On trouve ça normal
Que le gramme l'emporte sur le kilo
Quand ça spécule à Londres, on licencie
À pronto compo, de l'effet papillon on passe à l'effet domino
Toi, Société, mon train, wagon
J'étais ton cheminot, tu m'as pris pour un con
Tu m'as plumé comme un bobinot
Dix ans de loyauté au boulot derrière un bureau
Moi, l'beau blaireau qu'on envoie valser comme un boléro
T'as voulu que j'me barre, baisse le volume que je te parle
On évolue puis l'on s'égare
Sous des volutes de cigare
Café moulu que je prépare
Du lait, du sucre, comme un nectare
Il a fallu qu'on se sépare
Sous l'clair de lune d'un quai de gare
Pour que j'allume enfin mes phares
Que j'te salue et que j'reparte
Loin des talus qui font rempart
Qui gênent la vue et le regard
Toi que j'ai lu, papier buvard
Toi mon élu, mon étendard
Tu m'as exclu tel un clochard
On l'aura mal lu, ton revanchard (let's go to work)
Sortir la tête de l'eau
Quand la rime est au kilo
Le feu se boit au goulot (let's go to work)
J'vais pas vous faire un tableau
C'est la crise au pinceau
La société est en sanglots (let's go to work)
Faut y aller au culot
Pas sourire aux trémolos
Donc sortons vite de nos enclos (let's go to work)
Y a de l'espoir dans mon stylo
Il faisait noir dans mon silo
Aujourd'hui, le printemps éclot
Oh, spring's eternal, from the lovers' kiss
Though, we are far away from paradise
Life is short, we cannot die
Une barre de barbare
Le flot de bâbord à tribord
Le papier par packs
Le BIC est carnivore
J'ai le vacarme de la musique
Pour me reposer
On m'avait dit "faut prendre des risques"
Je n'ai jamais osé, je n'ai pas pu avancer
Parce que j'avais les jambes arquées
J'étais coincé comme la monnaie dans les rainures de mon parquet
Je ne regarde pas les journaux, je ne lis pas la télé
Je vis loin du troupeau à qui l'on apprend à bêler
Le soleil se lève et je ferme les volets
Et j'écris, j'écris ma descente vers les sommets
Toute la journée je suis coincé entre une chaise et un bureau
Le stylo BIC est une épée que je sors de son fourreau
Que vais-je bien pouvoir dire à cette feuille blanche qui veut que je la souille?
Que je suis flic, qu'elle est suspect, qu'il faut que je la fouille
Les mains sur le capot, ça va tourner à la bavure
Il n'est question que de violence quand on en vient à l'écriture
J'repars au boulot, au casse-pipe, au charbon
Pour cracher ma silicose dans mon cornet à piston
J'voulais mourir jeune au fond, pour pas devenir vieux et con
Mais le comble, je m'en rends compte, c'est que j'vais mourir jeune et con
Alors j'ai déserté les perspectives d'un monde balisé
Pour devenir le cliché du rappeur emmerdant l'Élysée
Le cliché de ce poète chantant les printemps éternels
Les utopies, le paradis, le monde fraternel
(Spring's eternal, oh)
(Spring's eternal)
Engoncé dans un costume
(Spring's eternal)
Je suis un être post-moderne aux allures posthumes
Je me réveille par coutume (spring's eternal)
Endosse les habits ternes de mes habitudes
Je suis l'esclave de ce monde que je n'ai pas choisi
L'économie, une religion, ma poésie
Désenchantement de ma génération
Fichée à la banque de ses rêves, à découvert d'illusions
Lundi matin j'ai tout stoppé
J'ai raccroché les gants à mi-chemin de mon travail
Je me suis assis sur un banc et je me suis mis à gratter ces rimes surannées
Pour vous parler à bout portant de ma langue sur-armée
J'ai mal à mon époque, le capital marque de son sceau
Sous le règne du ciseau je veux recoller les morceaux
Quand mon âme est asthmatique, ma musique est Ventoline
Les cartésiens sont des grains de folie, préservez-moi de l'embolie
Moi, j'ai le cœur qui palpite, entre une main-basse qui m'précipite
À sortir vite de l'impasse et quand le boulot est retraite
Mettre un terme à cette dernière, s'arrêter pour voir naître
Les printemps éternels
Written by: Arnaud Renaville, Gael Cadoux, Gaël Faye, Guillaume Poncelet, James Copley, Jérémie Coke, Thomas Faure
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