Paris nous nourrit, Paris nous affame

Bienvenue dans ce monde ivre

Au milieu des rondes de nuit, sa race

Qui aiment me suivre à la trace

Repérable parmi cent

Quand la musique de mes semblables s'entasse dans la boîte à gants

Quelques rayures sur mon fer

Ne l'empêcheront pas d'rouler

Toi, qui n'as rien trouvé d'plus intelligent à faire

Bienvenue dans ce monde ivre

Là où il va falloir me suivre, en stress, j'en conviens

Ici, les feux d'détresse ne sont jamais éteints

Étonnamment serein malgré

Le cheminement des douilles et des embrouilles d'un autre degré

Vingt-cinq plaques sur jantes rutilantes, cousin

Je n'jugerai pas c'que tu claques et où tu t'planques

Pour remonter la pente sans les moindres pépins

Paris aussi m'nourrit de c'qui brille et m'affame

Moi et ma famille avec c'que j'crame

À brûler des toxines parfois en bitumant

Pour recracher la nicotine des pots d'échappement

Bienvenue dans c'monde ivre, respire et fais ton testament

Dis à cette connasse de vie : « Vas-y, on reste amants »

Devant la faux du squelette, y a plus d'place pour les désistements

Et les fossoyeurs creusent constamment

Paris pollué avec du pus dans les artères

J'ai vu son putain d'cancer évoluer

Et dans ses poches trouées, Durex et Subutex

Cherche pas à trouver d'où vient la saleté du texte

Inspirée du contexte qui pue l'hostilité, la criminalité

Bienvenue dans c'monde ivre

Paris nous gave et nous prive sur chacune de ses rives

Soit tu restes une épave, soit tu vis sur l'qui-vive

Sais-tu à quoi on s'livre pour essayer d'survivre

Jusqu'au signal, quand résonnent les tambours et les cuivres ?

Puisqu'ici, dans la zone, tous les jours ça arrive

Et malgré tout, nos chromosomes récidivent

Tout à portée d'main, rien entre les mains

Paris nous nourrit, Paris nous affame, Paris nous tient

Et si tes neurones peuvent suivre

Bienvenue dans ce monde ivre

Tout à portée d'main, rien entre les mains

Paris nous nourrit, Paris nous affame, Paris nous tient

Et si tes neurones peuvent suivre

Bienvenue dans ce monde ivre

Si Paris nous nourrit jusqu'à la gueule, je n'suis pas l'seul

Les bouches pleines se retiennent ou bien dégueulent

Et à l'accueil, les serpillières se dévoilent faibles

En quête de quoi rassasier leur soif du bout des lèvres

Paris t'crève, Paris affame aussi

Paris rejette les affamés d'la nuit

Remontrance musclée, remettre les ecchymoses droites

Les balafres sont retaillées, et les genoux s'déboîtent

Au bout d'dix marques, un gain à vie en retour

On t'charcle les côtes, une cicatrice fait l'tour

Tout l'monde court, et peu d'perspectives

Une clé d'bras et bienvenue dans ce monde ivre

De c'côté-ci, Paris regorge de cages pleines

Sales comme c't'énorme égout qu'on appelle la Seine

Faire son trou en s'palpant l'pouls

Sous les jupons de laine de cette putain mondaine

Sans même lui bouffer la couenne

Que du bon engrais pour ma graine de schizophrène

Paris me bout sous l'crâne, Paname nous affame

Nous épluche des poches à l'os, des couilles à l'âme

Dans l'urine ou l'urée et l'chômage de longue durée

Ses rejets d'fumée n'oublient jamais d'parfumer

Les vies au rabais, à dégager vers ses couronnes

En trois, quatre, cinquième, sixième zone

C'est comme ça qu'elle traite son arthrose et ses névroses

Qu'elle s'paye son Bottom, son crack, son Valium

Paris m'colle au cul, m'coule au cœur comme un cholestérol fumeur

Et pourtant j'en ai pincé à ces rares heures

Où cette salope fut comme une sœur

Tout à portée d'main, rien entre les mains

Paris nous nourrit, Paris nous affame, Paris nous tient

Et si tes neurones peuvent suivre

Bienvenue dans ce monde ivre

Tout à portée d'main, rien entre les mains

Paris nous nourrit, Paris nous affame, Paris nous tient

Et si tes neurones peuvent suivre

Bienvenue dans ce monde ivre