Illusion

Quand est-ce que nos âmes se réveillent Pour reprendre possession de nos corps lassés J'crois qu'on a assez usé le vide nan? À le trimbaler partout autour de nous On a fait s'effondrer la magie qui régnait Les étoiles régnaient On est des dociles, entrainés à trainer nos pas dans l'arène Et à renier l'infini À tuer l'invisible on a fini par aimer les chemins tracés Les lendemains tâchés Comment attraper l'étoile cachée, les deux mains attachées On a appauvri le verbe aimer Est-ce que toi aussi tu sens notre atrophie de l'être? Regarde... l'amour est apatride Merde, on a perdu la partie On a perdu la part des anges On a peur de la poésie sublime des sens qui Nous faisaient ressentir l'univers de la première à l'ultime naissance Notre essence sensible est incendiée Aide moi... à souffler la renaissance sur les cendres A rendre grâce à la vie, à lui redonner sens A désapprendre l'époque A rallier l'intemporel à la cause des hommes A battre le tempo des temps anciens où les coeurs vierges bâtissaient On n'a pas tissé les liens qui unissent toutes les choses entre elles Mais c'est pas trop tard Pour attiser la flamme et la pacifier On va pas quitter la terre sans l'avoir vraiment habitée Faussement vivant habitués à n'être que des fantômes errants Des fantômes errants Des atomes errants Figés dans des torrents de vide Y'a des grands cris gravés sur des murs muets Mais l'aurore vibre et a envie d'hurler Que le soleil est encore en vie Et nous... est-ce qu'on est vraiment encore vivant? Moi pas tant, les portes de la mort me tentent J'en ai marre d'attendre que le temps m'brise J'suis moins battant Mais j'sens l'emprise de mon âme si intensément Comme si elle dansait en moi Nos âmes veulent danser Chanter en silence un ciel de pensées essentielles lancinantes Est ce que un jour je vais savoir vraiment qui je suis Et enfin tuer le faux moi qui me sert d'étoffe Est-ce que je vais naviguer sans cap dans le vide à jamais Ou je vais trouver la chose qui m'anime Qui me fait vibrer, qui peut changer le monde Est ce que je mérite d'être aimé Est-ce que je vais vivre dans les fausses lumières toute ma vie Puis mourir en étant passé à côté de la mienne? Tu vois, j'imaginais la fin du monde plus théâtrale et tragique Genre des sirènes hurlantes Des astres qui tombent et qui transpercent des nuages qui brûlent J'vois rien de tout ça J'entends juste le silence assourdissant des âmes qui s'abdiquent De leur pouvoir souverain dans une extinction sans poésie La fin du soi L'illusion de la conscience Condensée et restreinte dans l'étau des identités guidées J'ai l'impression que ma liberté originelle meurt un peu plus À chaque fois que ma réalité usurpée se densifie