Paysage

Dans le train qui m'emmène, je vois défiler

Une campagne que je ne connais pas

Je vois des arbres et des plaines

Un paysage que je ne côtoie pas

Chez moi, dans ma forteresse de plâtre et de ciment noir

Il n'y a pas de tendresse pour le chêne et le loir

Pas de tendresse, pour l’herbe frêle qui survit au trottoir

Dans le train qui m'emmène, je vois comme une opposition

À la vie que je mène, à mes principes, à ma raison

Des arbres et des plaines

Un paysage qui ne m’appartient pas

Chez moi, dans ma fourmilière, il n'y a plus de ruisseau

Dans ma fourmilière, on n'entend plus les oiseaux

Ils ont compris depuis longtemps que les moteurs de nos autos

Avaient remplacé leurs chants, remplacé leurs chants

Dans le train qui m'emmène, je pense à ce jour qui viendra

Au pommier en fleurs et à l'enfant qui grandira

Un rêve, un lueur, une folie, qui anime mon cœur

Un jour, les mains dans la terre, quand je viendrais te chercher

Près de la lumière, tu seras entrain de jouer

Et je saurais, à cet instant, en regardant ton visage

Que désormais, je fais partie du paysage