Les dictons de Papa

Les blancs-becs qui m'écoutent et qui prennent la route

De l'amour en chansons, oyez mes dictons

Que les puceaux apprennent ces mots que j'égrène

Ce sont des diamants pleins d'enseignements

Car l'amour est variable selon les saisons

Et même délectable selon les régions

Les filles de la Bourboule vous remontent les boules

Mais celles de Mirepoix comptent les p'tits pois

L'infirmière de Mulhouse n'a rien sous sa blouse

Mais celle de Morteau garde son manteau

Si aux dames de Brantôme, tu leur suces la pomme

À celles de Vierzon, tu arroses le gazon

Ces dictons de sagesse évoquent bien la fesse

Mais je n'les renie pas, c'est ceux d'mon Papa

À la Sainte-Yvette, aère ta fauvette

À la Saint-Denis, remets-la au nid

À la Saint-Placide, Marie est humide

À la Saint-Rémy, son pruneau est cuit

À la Sainte-Opportune si t'y caresses les dunes

À la Saint-Fargeau, elle est au pageot

Si la douce Edwige fait vibrer ta tige

À la Saint-Cyril, elle sort le pistil

Si pour Sainte-Ursule, elle avance et recule

À la Saint-Mathieu, tu enfonces le pieu

Si à la Saint-Yves l'est toujours rétive

À la Sainte-Huguette, tu remets ton calfouette

Pardon si j'débloque, si ces dictons vous choquent

Mais je ne les renie pas, c'est ceux de mon Papa

Amoureuses des villes aux pulsions fragiles

Si un taciturne vous montre sa turne

S'il vous demande la lune, jolies blondes, ou brunes

Dites-lui qu'à Bordeaux, on tourne jamais l'dos

Si c'est pas l'esbroufe d'un chasseur de touffes

Sache qu'à la Saint Jacques, l'affaire est dans l'sac

Pendant la grand messe, la vieille serre les fesses

Pour pas qu'son joufflu pète au nez d'Jesus

Si elle lâche la bonde, c'est l'curé qui gronde

Un vent qui est lâché, c'est l'fruit du péché

Il ajoute « Veille carne, si par ta lucarne

Encore t'évacues, on te coudra l'cul »

Ces dictons de sagesse certainement vous blessent

Mais je ne les renie pas, c'est ceux d'mon Papa