Le feu des forges

Les rues se son vidées d'un coup

Pareilles à la veine du cou

La quartier a paumé ses tripes

Quand l'usine a cassé sa pipe

Sa cheminée ne fume plus

Hier encore tu disais ça pue

Mais aujourd'hui qu'elle n'est plus là

T'aimes plus l'odeur des talus

Et du lilas

Ça a beau s'appeler Villeneuve-Saint-Georges

On s'y fait vieux sans le feu des forges

Qu'ça fume ou pas, c'est le lilas

Qui nous prend à la gorge

La cheminée ne tousse plus

Sur tes robes fraiches étendues

La chant lointain des hauts fourneaux

Couvre plus l'usine aux oiseaux

C'est pas seulement la cheminée

Qu'on a vue partir en fumée

Y'a des rires, des mômes, des ballons

Qu'on a vus s'écraser au fond

Du cendrier

Ça a beau s'appeler Villeneuve-Saint-Georges

On s'y fait vieux sans le feu des forges

Qu'ça fume ou pas, c'est le lilas

Qui nous prend à la gorge

Tu regardes au fond du jardin

Ce grand paquet de briques éteint

T'essaies avec une allumette

De rallumer sa cigarette

Fini le temps du premier train

Du "un pour tous et tous pour un"

Vidées la rue, vidés les rails

Y'a qu'toi qui fumes près du portail

Tu "tousses pour rien"

Ça a beau s'appeler Villeneuve-Saint-Georges

On s'y fait vieux sans le feu des forges

Qu'ça fume ou pas, c'est le lilas

Qui nous prend à la gorge