Envolées asiatiques

Tes deux amandes sombres,

les cils encre de Chine.

Jeux de lumière et d’ombre,

profil de magazine.

Tu croises ton manteau,

Mimant un kimono.

Laine chinée,

courbe épurée.

Expo, photo,

Palais, Tokyo.

Balade tokioïte, lost in translation.

Discussions fortuites, lost into passion

Tout en implicite,

petite histoire sans suite

à la poursuite

d’un idéal

fantasmagorique.

Nous sommes deux satellites,

des aimants maudits,

les amants aimant les non-dits;

et nous prenons la fuite.

Vite, rends-moi visite,

embrasse notre amour du cauchemar,

notre romance illicite,

Silencieux est notre 7e art.

Somptueuse photographie

Au milieu des néons

semblables à des roseaux, tu esquisses des ondulations.

Naviguant sur ma pagode au milieu de tes braises

Tes traits taillés au sabre

font écho aux japonaises

à l’incandescente beauté froide.

Pourquoi pars-tu en croisade

Contre moi, en ce vendredi treize

Soudain dans les bambous,

un frémissement effroyable :

le sang coule sur le Cambodge.

L’eau devient inflammable.

Notre palais nous préserve.

Et le Mekong se teinte du rouge de tes lèvres.

J’avais embrassé le Mt Fuji,

nous avions reproduit

la vague d’Hokusai,

raz-de-marée sur les tapis.

Orientaux, désorientés. Alambiqués et esthétique.

Nos envolées asiatiques.

Envolées asiatiques.