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PERFORMING ARTISTS
Bigflo & Oli
Bigflo & Oli
Vocals
Clément Libes
Clément Libes
Programming
Florian José Ordonez
Florian José Ordonez
Programming
Olivio Ordonez
Olivio Ordonez
Programming
Serge Lopez
Serge Lopez
Guitar
COMPOSITION & LYRICS
Clément Libes
Clément Libes
Composer
Florian José Ordonez
Florian José Ordonez
Composer
Olivio Ordonez
Olivio Ordonez
Composer
PRODUCTION & ENGINEERING
Clément Libes
Clément Libes
Producer
Florian José Ordonez
Florian José Ordonez
Producer
Olivio Ordonez
Olivio Ordonez
Producer
Chab Mastering
Chab Mastering
Mastering Engineer
Likeminds
Likeminds
Recording Engineer
Brandon Peralta
Brandon Peralta
Recording Engineer
Antoine Gaillet
Antoine Gaillet
Mixing Engineer

Lyrics

Ça y est, ils ont fait sauter la tour Eiffel
Ça y est, ils ont fait sauter la tour Eiffel
On pensait pas qu’ils oseraient mais le mal est fait
Comment on a pu en arriver là ? Difficile à croire
La nuit a été calme, ils ont bombardé qu’trois fois
Je suis monté à Paris retrouver ma copine
La guerre nous a pris par le col, nous a sortis de la routine
Remplacer les fleurs par les pleurs, les murmures par les cris
Son immeuble a été touché, j’l’ai pas trouvée sous les débris
Je vais rentrer bredouille rejoindre ma famille, dans le premier train
Le départ est prévu pour demain matin
Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies
Ça fait quatre jours que j’ai pas d’nouvelles d’Oli
Putain, c’est la guerre, on a cassé notre tour d’ivoire
Moi qui l’ai connue qu’au travers des livres d’Histoire
J’veille sur la famille, c’est vrai, nos parents s’font vieux
On entasse des bus, on bloque les routes, on s’protège comme on peut
Et la foule fuit ces fous sans camisole
Paraît qu’ils exécutent des gens place du Capitole
Quatre billets pour un ferry, une chance de s’évader
Une nouvelle vie d’l’autre côté d’la Méditerranée
Les balles nous narguent, on a peur d’être au mauvais endroit
Mon frère m’a dit : « Si j’reviens pas, partez sans moi »
Difficile d’être au courant, ils ont coupé l’réseau
Ça fait bientôt quatre jours que j’ai pas d’nouvelles de Flo
Bien sûr, le bruit des wagons bondés me rend insomniaque
Certains ont mis toute leur maison au fond d’un petit sac
Le train s’arrête et redémarre, me donne des hauts-le-cœur
On a fait en deux jours c’qu’on faisait en six heures
J’dois rejoindre la famille au port de Marseille, mais j’ai pris du retard
J’crois bien qu’ils vont partir sans moi, quel cauchemar
Pas grave, j’les rejoindrai en barque
Pas d’réseau, impossible de choper une barre
J’vois une enfant au sol, lui demande si elle est seule
Elle dit qu’elle a vu ses parents couchés sous des linceuls
Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies
Ça fait bientôt six jours que j’ai pas d’nouvelles d’Oli
Direction Marseille, un tas d’doutes dans la soute
On fait semblant d’pas voir tous les corps qui longent la route
Les villes ont changé, la vie et l’horreur aussitôt
Les métros sont des dortoirs, les cinémas, des hôpitaux
Sur le port, on s’bouscule, on s’entasse devant
D’un coup, l’ferry apparaît, certains tueraient pour une place dedans
À bord, je pleure l’état d’ce monde
On a attendu mon frère jusqu’à la dernière seconde
On veut pas être là-bas, on veut juste être autre part
Enfin respirer, comme le lendemain d’un cauchemar
Le bateau démarre, je fixe son sillage sur l’eau
Ça fait bientôt sept jours que j’ai pas d’nouvelles de Flo
Arrivé sur l’port de Marseille avec la petite fille dans mes bras
Presque un jour de retard, ils sont tous partis sans moi
Mais j’ai les contacts d’un passeur, une plage et une heure
Plus de trente entassés, bien sûr, on ne voyage pas seuls
Il me dit : « Choisis la fille ou ton sac pour jeter du leste »
Puis je vide mes poches, et lui donne tout c’qu’il me reste
Et nous voilà partis, acteurs d’une drôle de fable
À la conquête du paradis, sur un bateau gonflable
On navigue loin d’ici
Et plus les vagues s’agrandissent, plus notre espoir rétrécit
Et ça tangue, et ça tangue
Certains tombent dans le ventre de la bête
Nous voilà en pleine tempête
En une seconde, la fille m’échappe et plonge
J’entends ses cris emportés par la mer qui gronde
La pluie, le sel et les larmes se mélangent
Une femme s’agrippe à mes hanches et m’entraîne dans la danse
Le bateau se retourne, on se colle et on coule
Nos appels à l’aide sont perdus dans la houle
Dire qu’il n’y a pas longtemps, j’étais avec mes amis
On allait de bar en bar, pendant toute la nuit
Mes poumons se remplissent d’eau et mes yeux se ferment
Mon âme éteint sa lanterne
Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies
Je n’aurai plus jamais de nouvelles d’Oli
Le bateau accoste, première vision des barbelés
Ça, mon frère ne m’en avait pas parlé
Encore des armes et des pare-balles
On nous fait signer des papiers dans une langue qu’on ne parle pas
On nous fouille, nous désinfecte comme des animaux
On nous sépare de mon père, pas l’temps d’lui dire un dernier mot
Dans des camps provisoires, des couvertures, un matelas
Un niçois me raconte qu’il est là depuis des mois
Toulouse me manque déjà, ma mère s’endort dans mes bras
Elle me répète tout bas que Flo nous rejoindra
La chaleur étouffe, on a vidé toutes les bouteilles
Dans un journal, j’apprends qu’ils ont fait sauter la tour Eiffel
Le lendemain, on nous entasse dans des bus
Les autres sur les uns, qui peut le moins peut le plus
Des centaines de fous accompagnent notre départ
Des poings brandis en l’air, des cris, des sales regards
Je croise celui d’un type qui scande avec ferveur
C’est la première fois du périple que j’ai vraiment peur
Je ne vois que lui, au milieu de la foule
Sur sa pancarte, il est écrit : « Rentrez chez vous »
(Mais j’suis désolé, on peut pas accueillir tous les français)
(On ne peut pas accueillir tous les français)
(Ils arrivent par milliers, on ne peut pas)
(Si ils avaient un minimum d’honneur, ils retourneraient dans leur pays)
(Et ils combattraient pour la France)
(Ils combattraient pour défendre leur famille et leur honneur)
(C’est comme ça, je suis désolé)
(Ben nous, on vient, on vient de Nantes, là)
(Et ils ont tout détruit, tout, tout détruit à Nantes)
(Il reste plus rien, on avait, on avait tout, là-bas)
(On a perdu tout c’qu’on avait, euh)
(Je sais pas quoi faire, je sais même pas où aller)
(J’ai perdu tous les gens d’ma famille)
(Regardez bien)
(Aujourd’hui, la plupart des problèmes que notre pays connaît)
(C’est d’la faute des français)
(Je suis désolé, avant qu’ils arrivent chez nous, tout allait bien)
(Donc, on n’peut pas non plus accueillir des gens)
(Qui viennent chez nous pour foutre le bordel)
Written by: Clément Libes, Florian José Ordonez, Olivio Ordonez
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