Mécaniques

Han

Ces temps-ci, j'roule pas des mécaniques, j'roule des teh de façon mécanique

Fumée blanche sous mes canines pour détendre l'élastique de ma vie loin d'ces peccadilles

Mon flow comme seule bécane nickel, un joint pour me calmer, canicule

Dehors comme dedans, j'hurle, j'dévore comme le temps

J'serai pas ce pauvre mec à niquer, celui à qui on a tout fait

Toi, t'as du toupet pour juger tout c'que tu vivras jamais

Instable selon les gens stables mais seraient-ils stables avec ma vie entre les doigts ?

À chaque époque c'est la même, gros, il faudra pendre les rois, quelqu'ils soient

Le prince du monde repeint les toiles, j'reste dans l'Univers lassé d'attendre l'étoile

Si je chavire, ravive la mémoire de mon enfance

Celle qui fait qu'j'arrive à rire encore même dans la défiance

Devant ce charivari qu'est le monde et qui me hante

Vas-y, varie les paramètres, on va rire juste une seconde

J'pratique la vie depuis vingt-cinq ans maintenant

Et c'est pas plus facile qu'avant d'y voir clair, y'a plein de temps

Morts pour la vie et des secondes qui ne passent qu'une fois

Un homme fautif en face de toi, c'est ça qu'tu vois ?

Mais j'crois j'ai plus à dire, laisse la trace d'une voix

J'veux pas la place du fond, j'veux qu'on remplace le roi

Ouais, qu'on remplace le droit d'avoir des passe-droits

Va, ne t'égare pas, le train ne repasse pas

Ne vois tu pas qu'on est tous comme le monde, on tourne en rond

Des voitures passent, un bruit de fond, avant les drames, les pluies de plomb

Et on reste dans des vies de con sans partition à attendre l'addition

À vivre des vies qu'on voulait pas comme si c'était qu'une addiction

Est-ce que t'as déjà fait un truc qui te ressemblait pas ?

Est-ce que depuis tu te sens toujours désemparé ? La

Vie est faite de petites choses qui nous paraissent graves

Alors j'm'active grave pour que jamais la paresse gagne

Que je garde une part de rêve alors je mets la paire de gants

Comme mon père m'a appris, peu de gagnants, beaucoup de perdants

J'ai pas peur dans la tempête mais j'm'inquiète dès qu'tout est calme

Et les autres avancent vite comme si les doutes les touchaient pas

Est-ce que vous faites tous semblant ? Est-ce moi qui suis inadapté ?

J'ai pas les réponses alors j'reste à fumer sur l'canapé

Et attendant d'parer mes vestes de diamants, qui va nager

Dans l'océan déchaîné ? Sûrement moi si j'suis attrapé

Par une envie impulsive, la psy dit qu'c'est psychiatrique

Qu'il faut des médicaments, je sais pas encore si j'abdique

J'me sens pas malade pourtant j'ai l'mal en moi comme sidaïque

Mes pensées m'tuent lentement pas comme les crimes du Zodiac

Il suffirait d'une balle perdue qui retrouverait son chemin

Chaque jour, une d'entre elles touche une nouvelle version de moi

Et je rêve de saisons de moins, d'écarter cette parenthèse qu'est la vie

Tes parents t'aiment, c'est pratique, mais le monde est si tragique

Et plein de récits factices que j'aimerais rectifier direct

Donc j'reste droit, quelques sourires esquissés

Mais qui est-ce qui sait qui se cache derrière ces mots doux déguisés ?

Comme un couteau aiguisé chaque fois que tu me parles

À la fin tu me zappes, j'ai pas enregistré l'émission d'nos souvenirs

Et j'ai pas vu tous les doutes venir

J'vis dans le monde d'hier comme Stefan, j'sais que fanent les beaux bouquets d'fleurs

Sur mon tél', toujours j'guette l'heure et j'regarde les secondes filer

Y'a que des péchés qui remontent de mon filet

Beaucoup de choses filent à part les étoiles et j'ai pas fait mon vœu

Le temple n'est pas forcément pieux, alors, alors je ne parlerai qu'à Dieu, hey, yo

Au-delà de tout c'que les hommes ont pu en dire

Ceux qui changent tous les parfums en puanteur

Malgré la gravité, moi, j'veux pas m'appesantir

Alors je garde le sourire en attendant que je sois seul

Faudrait que j'sois plus en tort et plus en forme, à commencer par mon corps

Pour voir celui d'une femme gonflé pas par l'égo mais l'espoir

Alors pourquoi tu restes froide ? C'est moi qui crée les conditions

La vie c'est pas la météo, c'en est juste un échantillon

Dont on parle gentiment, pour un chemin, y'a cent sillons

Qui seront pas explorés par ceux qui pensent facilement

Et pour moi, c'est pas la même alors mes rimes sont étriquées

J'ai pas capté les tricks, me contente des tips de l'éternité

Jusqu'à c'que j'espère vider ce que j'ai dans le cœur

Ça retombe toujours sur moi, j'en veux à la pesanteur

À présent pourquoi j'ai peur ? Papa est parti, depuis

Je n'fais qu'attendre mon heure sans chercher à savoir qui j'suis