LES ENFANTS MENTENT

J'ai accepté qu'j'avais grandi, que l'passé c'est l'passé

On revivra pas ça deux fois, passe pas ton temps à être fâché

J'ai cru qu'j'voulais vivre tout c'que j'ai pas eu l'occasion d'faire plus jeune

Quand j'parlais pas, quand j'regardais mes pieds, quand j'étais cheum

J'ai cru que j'voulais faire la fête, j'suis donc sorti tous les soirs

J'ai parlé avec deux-trois têtes, parlé avec deux-trois schnecks

Au bout du compte j'me sentais seul, j'rentrais à pied sous la pluie

Y avait qu'la paire qu'était neuve, y a d'la poussière sur les meubles

J'aimerais sortir mais j'sais pas où, les bras croisés devant la vitre

J'passe à côté d'ma vie, j'pense à des phrases qui pourraient faire un titre

Ça fait des jours qu'j'ai pas mis l'pied dehors, hey

J'remets ma vie en question, j'ai le mort, la vie des autres paraît mieux

Des fois, j'ai le syndrome du petit frère

J'ose pas prendre des risques, j'suis comme ça depuis vingt-sept hivers

Mais nos envies sont pas les mêmes, nos chemins sont pas les mêmes

J'ai envie d'essayer des choses qui ne sont pas dans les règles

Des fois j'oublie que c'est ma vie, j'suis pas qu'le p'tit frère de Vincent

Pas qu'le fils de mes parents, c'est c'que la femme que j'aime m'a dit

On rêve d'après, on s'imagine, c'est jamais comme dans les rêves

J'ai failli lâcher c'qui m'anime, ça fait trop longtemps qu'j'essaye

J'ai connu les femmes un peu tard, en tout cas plus tard que mes potes

Le regard des gens c'est tout ce qui me bloque

J'en ai souffert, j'avais honte d'en parler, c'est pas une compétition

On s'est moqués, nous savions pas c'que nous disions

J'ai couché tard, j'avais vingt ans passés, j'suis tombé dans ses bras

J'suis tombé d'haut quand tout a dû s'finir, j'en ai écrit des pages

J'ai même fait un EP, au début j'pensais j'le faisais pour elle

Mais fallait qu'ça sorte, amoureux, j'la trouvais toujours belle

J'ai mis du temps à m'décrocher, à accueillir l'amour d'une autre

J'lui ai sûrement manqué d'respect, j'sais pas comment j'l'ai fait rester

J'ai fait l'étonné quand elle a vu ailleurs

J'lui ai sûrement souhaité un peu d'malheur

J'ai laissé passer l'temps comme si l'amour ça meurt

Maintenant j'ai peur du silence, maintenant j'ai peur du réveil

Toutes mes journées sont des dimanches, crois pas que j'suis en galère

J'ai ma carrière, j'suis en freelance, mais j'tourne en rond chez moi

J'suis loin d'avoir une vie fascinante, autour de moi y a pire quand t'as aucune confiance en toi

Comment tu fais pour y voir clair ? Comment t'fais pour y croire ?

J'vois mon pote brisé d'l'intérieur, j'sais plus c'que j'vois dans ses yeux

Il veut pas s'sentir inférieur, il m'ment en disant qu'il va mieux

Mon gars, j'sais qu't'écouteras, j'te parle comme si y avait qu'toi

J'préfère qu'tu pleures dans mes bras, que tu m'dises vraiment c'qui va pas

Tout l'mal qu'on t'a facturé, emprisonné dans ta tête

C'est pas normal d'être si torturé, j'découvre encore des facettes

J'espère qu't'auras la paix, qu'on rigolera comme à l'ancienne

On sera toujours là pour toi, n'oublie jamais que des gens t'aiment

Je n'vois que ton âme en peine mais tu me répètes que l'inverse

On n'peut que prier le ciel pour n'pas essuyer une averse

Toujours un milliard de pensées dans la tête

Toujours un petit cœur qui bat sous la veste

Y a des hauts, des bas, il faudrait faire avec

Mais c'est pas tout l'monde qui pourrait faire avec

L'enfance nous a menti

On change quand on grandit

L'enfance nous a menti

On change quand on grandit

Toujours un milliard de pensées dans la tête

Toujours un petit cœur qui bat sous la veste

Y a des hauts, des bas, il faudrait faire avec

Mais c'est pas tout l'monde qui pourrait faire avec

L'enfance nous a menti

On change quand on grandit

L'enfance nous a menti

On change quand on grandit