Upcoming Concerts for Antoine Corriveau
Top Songs By Antoine Corriveau
Credits
PERFORMING ARTISTS
Antoine Corriveau
Lead Vocals
COMPOSITION & LYRICS
Antoine Corriveau
Composer
Stéphane Bergeron
Composer
Marc-André Landry
Composer
Simon Angell
Composer
PRODUCTION & ENGINEERING
Antoine Corriveau
Producer
Stéphane Bergeron
Producer
Karolane Carbonneau
Recording Engineer
Ghyslain Luc Lavigne
Mixing Engineer
Marc Theriault
Mastering Engineer
Lyrics
J'aurais bien pris trois ou quatre autres vies encore
Juste pour voir avant, voir après ou dans un autre corps
Un autre sexe et puis une autre mort
Trois ou quatre autres vies pas forcément meilleures juste pour voir ailleurs
Deux cents ans avant, j'aurais bien pris aussi
La tasse en porcelaine, fragile madeleine
Pour peut-être éviter sa chute sur le plancher
Que l'anse soit cassée, histoire revue et corrigée
Ça se tiendrait bien encore, deux cents ans plus tard
Une autre vie sauvée, demain vous me remercierez
J'y goûterais le lait après neuf mois de paix
Au jour 1 une caresse, éveille la même faiblesse
J'aurais bien pris deux ou trois autres vies encore
Juste pour voir avant, voir après ou dans un autre corps
Un autre sexe et puis une autre mort
Deux ou trois autres vies au moins, juste pour voir plus loin
Une femme et la menace, parfois là dans la chambre
Terrible visiteur, intime comme la peur
Je réponds à la violence par la violence
Je suis lasse des noms, écrits et puis rayés
Si je pouvais fermer les yeux pour les oublier
Pourtant encore je les vois ces morts que je côtoie
Et si je pouvais les faire taire ou les faire renoncer
Je pense qu'ils disparaîtraient un par un pour de vrai
Libéreraient le plancher, celui-là où il me semble
Il n'y a jamais assez d'espace pour y poser les pieds
Que l'interminable robe qui traîne derrière mes pas
Une lame ce tissu, long comme une rivière
En plein cœur de la nuit, n'emporte rien avec lui
Laissant la trace encore des fantômes qui me dévorent
Les cicatrices, les restants et la marque des dents
Parmi tant d'égratignures qui me rappellent à ma blessure
Une rivière, elle aussi presque morte dans son lit
Si aride qu'elle est renversée, un lit vide et désabusé
Ma robe se répand quand j'en cherche la pointe
Patauge dans le sang s'étend telle une plainte
Allongeant sur son passage, mes traces et les leurs
Une robe qui traîne pour étirer les pleurs
Ni blessée, ni déçue, je demeure divisée
Tout comme le tissu, étrangement déchirée
Entre cette nuée de boue sur le plancher
Et d'oiseaux en silence sur le ciel qui avance
J'aurais bien pris une ou deux autres vies encore
Juste pour voir avant, voir après ou dans un autre corps
Un autre sexe et puis une autre mort
Une ou deux autres vies en dernier recours
Le temps que je savoure
Enfermé dans la chambre dans le cadre de la porte
Un grand contreplaqué mes larmes contre le parquet
J'ai cinq ans ou six ans, sept ou huit ans peut-être
Souvenir de quelqu'un d'autre et je peux quasiment y être
Tellement la menace sincère et efficace
À genoux dans le coin, torse nu au besoin
Si ça durait trop longtemps pour calmer la douleur
Dans la rotule de l'enfant et un peu dans son cœur
Je me souviens encore de ce plancher d'avant
Blanc strié de crevasses de failles et de montagnes
Comme une de ces cartes, des vallées qui s'étiraient
Des plus profondes gorges et des plus hauts sommets
J'en prendrais bien une autre encore
S'il en reste une juste pour voir avant, voir après
Ou dans un autre corpsn autre sexe et puis une autre mort
Une dernière, ce sera forcément la bonne si on me la donne
Je me souviens, ce jour-là du champ, du ruisseau et du fleuve
Gravée dans ma mémoire encore une peau neuve
J'avais au creux des poches, deux feuilles pliées en quatre et j'ignore encore aujourd'hui
Ça fait combien de faces
Pour garder une trace, c'est peut-être à cause d'elle
Qu'aujourd'hui me rappelle le bleu foncé du ciel
Presque noir sur lequel se découpait le soleil
Ovni au milieu du champ, jamais vu auparavant
J'écrivais des lettres alors
Je brulais méthodiquement
Les contours du papier d'or
Au contact de l'encens
Sous les ciseaux de ma mère
L'épine des roses volées
Juste un petit peu de sang
Une longue croix pour signer
J'aurais bien pris moi aussi
20 ans comme chantait Ferland
J'en suis à me demander
Qui osera le premier
Étaler à la lumière
L'un de ces silences épais
Comme si longtemps avant
Quelqu'un d'autre déjà savait
Que même si on la repousse
Charme la disparition
Ici l'on se tuera tous
Et tous à répétition
Une demie, si une telle chose est possible
La moitié d'une vie
Qui arrache le cœur
Un cœur vraiment jamais présent tout au complet
Une partie à l'ombre
Une partie au soleil
Des rendez-vous pour se faire croire
Au charme de la nuit
En plein milieu d'après-midi
Quelqu'un d'autre avec qui je peux montrer qui je suis
Tout est possible le soir
Tant que je ne suis pas morte
Et tout ça même si
Ce que je fais ici
N'a d'autre sens
Que de me faire sentir en vie
Je les ai retrouvées
Deux entités distinctes
Une était célébrée
Et l'autre était éteinte
Deux moitiés qui s'accordent
Pour devenir entières
Pendent au bout d'une corde
Au fond du cimetière
Et le croque-mort aussi affalé sur sa chaise assommé
Endormi sous le soleil de midi
Avec sa liste de noms
Qu'il aime dénombrer
Les noms anciens
Qu'il aime mémoriser
Celui des mortes et des morts
Des époux, des épouses
Parfois leurs enfants
Parfois leurs survivants
Il sait les dates exactes
Connait les circonstances
Les grandes lignes intactes
Il remonte jusqu'à l'enfance
Et il saurait peut-être
Peut-être il pourrait
Remonter jusqu'à moi
Une dernière fois
Written by: Antoine Corriveau, Marc-André Landry, Simon Angell, Stéphane Bergeron