Pour ne pas mourir en hiver

Du bout des doigts, je cherches les flammes

Les arbres aux abois me regardent sans larmes

L'amour est un champs où poussent les deuils

Rien ne sert de nier la présence des feuilles

Si jamais on t'demande si je suis mort tu diras que je brûle encore

Les papillons sous le sable de mon ventre

Seront ensevelis sous l'averse de cendre

À chacun des battements de leur ailes

S'assombrissent mes yeux couleur miel

Si jamais on t'demande si je suis mort tu diras que je brûle encore

Y'a un palais dans ma tête qui tremble

D'où jaillissent d'immenses été

Ils prennent feu, mais je reste là

Pour ne pas mourir en hiver

Y'a un bateau dans ma tête qui tangue

D'où surgissent des coeurs naufragés

Ils prennent feu, mais je reste là

Pour ne pas mourir en hiver

J'ai avalé les longues nuits de juin

Comme un enfant se gave de baies

Au bout de ma faim, j'ai senti le parfum

D'une récolte qui renait de mes plaies

Si jamais on t'demande si je suis mort tu diras que je brûle encore